Le retour du
Rohan
Quand il a été annoncé il y a trois ans un animé sur le Rohan, intitulé La guerre des
Rohirrim, je n’étais guère emballé. Je ne suis pas un fan des animé, sans les détester
pour autant, loin de là. Mais enfin, la rencontre de la Terre du Milieu avec le
style japonais m’inquiétait quelque peu. Et puis, j’ai vu la première réaction
de Matt, il y a deux semaines, de la chaîne youtube Nerd of the
rings, et je me suis dit que c’était un bon signe (https://www.youtube.com/@NerdoftheRings/community).
Car oui, les avis de Matt sont toujours éclairés, et au passage, sa chaîne YT
est de très loin la meilleure que l’on puisse trouver sur Tolkien, d’une très grande
qualité. D’autre part, Warner Bros a eu la bonne idée de délivrer huit minutes
du film d’animation, et cela a commencé à me titiller sérieusement. Enfin, l’écoute
de la bande son du film, magnifique, m’a définitivement convaincu d’aller voir
le film. Et pour que je me déplace au cinéma, il faut à chaque fois que je sois
vraiment hypé, autant dire…peu souvent. Et finalement, au sortir du film, je n’ai
pas été déçu. C’était même encore mieux que je ne le pensais. C’est beau, ça
prend aux tripes, je n’ai pas vu le temps passer (2h14 min), tellement le film
est bien rythmé, bien écrit, sans aucune longueur. J’ai aussi beaucoup apprécié
la qualité du dessin, qui contrairement à ce que certains disent, est au
rendez-vous. Je le préfère de très loin au design du dessin animé Le seigneur des anneaux de Ralph Bakshi,
qui a très mal vieilli depuis 1978. Quant au personnage central du film, Hera, je
le trouve magnifique aussi. Qu’il soit mis en avant alors que dans les écrits
(Appendice A du Seigneur des anneaux) ce personnage reste en arrière-fond ne me
dérange pas. Elle incarne une femme forte, mais sensible, avec du cœur. Elle
est très loin d’être une caricature. Elle incarne l’héroïsme, tout simplement.
Et c’est une excellente idée d’avoir introduit ce thème des shield maiden dans l’univers
du Rohan, tant celui-ci est inspiré des peuples anglo-saxons et germaniques du
Haut Moyen Âge. Le trio que forment Hera (Herr-a, la Seigneure), sa « chaperonne »
Olwyn et la vieille du Fort-au-cor représentent à la fin du film quelque chose
comme les trois âges de la vie d’une entité féminine qui pourrait presque nous
faire penser aux trois nornes, soit la vraie trinité païenne. Je vais loin, oui,
je sais…. Quant à Helm Mainmarteau, il est représenté exactement tel qu’on
pouvait l’imaginer dans le texte : un homme dur, inflexible, mais aimant
ses enfants.
Bref, un film magnifique, un film pour noël. Il semble ne pas
connaître un gros succès, et les critiques sont acerbes ou très tièdes dans l’ensemble.
C’est bien dommage. Il mérite beaucoup mieux.
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